La Kawai Musical Instruments Manufacturing Co. Ltd. a été fondée en août 1927 à Hamamatsu, Shizuoka. Elle a longtemps commercialisé des pianos avant de se lancer dans les années 70 dans le domaine des instruments électroniques après avoir racheté la marque Teisco. C’est sous ce nom qu’elle commercialisera des instruments de bonne facture (60F, 110F, 100F, 100P, SX-210, SX-240 et SX-400). Dans les années 80, la marque Teisco est abandonnée et Kawai commercialise ses synthétiseurs sous son propre nom.
Le K5 est commercialisé en 1987. Cet instrument utilise la synthèse additive pour générer des sons. Elel se base sur 126 harmoniques basée sur des ondes sinusoidales. L’utilsateur peut, pour chacune de ces harmoniques, régler la hauteur, le volume et l’enveloppe (à 6 segments). L’instrument dispose d’un large écran LCD qui affiche les 126 harmoniques sous la forme de barres graphiques. Les sons peuvent passer dans un filtre dynamique (Digital Dynamic Filter) qui dispose aussi de sa propre enveloppe à six segments et qui peut varier selon la vélocité de frappe sur le clavier. On dispose aussi d’un LFO à six formes d’onde qui lui aussi dispose de sa propre enveloppe à six segments.
Le K5 est multi-timbral : il peut jour 15 sons simultanément. On dispose de 48 sons d’usine, 48 mémoires pour les sons utilisateurs, et 48 mémoires pour les “combinaisons” multi-timbrales. Il était possible de stocker 48 sons sur une carte mémoire externe.
Il était même possible, via un ordinateur Atari 520 ST/ 1040 ST, d’envoyer des échantillons format “Akai” (série S900) dans le K5 pour retravailler les échantillons en synthèse additive… un peu comme le faisait l’Axcel de Technos (voir la fiche de cet instrument) ! Mais comme sur le Technos, cela ne focntionnait pas très, très bien.
Le K5 est indéniablement un bel instrument. Comme tous les instruments qui utilisent la synthèse additive, il n’est pas simple à programmer. L’interface utilisateur ne simplifiait guère la tâche, et Kawai utilisait un jargon qui lui était propre… Mais le résultat valait sincèrement la peine. On pouvait obtenir des sons complexes, impossibles à obtenir avec d’autres instruments. Et le fait qu’il soit mutli-timbral 15 parties (ce qui était très rare en 1987, la plupart des instruments se limitaient à 8 parties simultanées) permettait de l’utiliser seul pour faire des morceaux complets en le reliant à un séquenceur.
Le K5 ne fut évidemment pas un énorme succès commercial, mais Kawai peut se targuer d’avoir fait là un magnifique instrument. La marque réitéra dix ans plus tard avec le K5000, un instrument plus puissant et avec une interface un peu plus réussie (il y avait des boutons rotafifs !!!) mais qui ne connut guère de succès.
Jean Michel Jarre n’a utilisé le K5 que sur “Revolutions” en 1988.
Article rédigé par Knarf the Dwarf.
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