Quasimidi Sirius (1997)

Quasimidi SiriusDans l’histoire de la musique électronique, l’Allemagne a une place importante. Dans les années 70, beaucoup de pionniers de la musique électronique venaient de là-bas. Citons Tangerine Dream, Ash Ra Tempel, Klaus Schulze, Can, Neu!, Popol Vuh, sans oublier bien sur Kraftwerk. Côté instrumentation électronique, les allemands ont souvent tenu le rôle de concurrents rigoureux, fabriquant des machines aussi novatrices que peu rentables. On peut ainsi citer PPG, Waldorf, Creamw@re, Hartmann qui ont toutes marqué l’histoire de la lutherie électronique mais ont toutes fini par mettre la clé sous la porte – pour parfois renaître, comme Waldorf et Creamw@re.

La société Quasimidi se fait connaître au début des années 90 avec notamment un excellent clavier, The Raven. Elle commercialisera une excellente boite à rythme, la RaveOLution 309, puis le Sirius, avant de disparaître à son tour.

Le Sirius, dont il est question ici, est un de ces instruments de la vague “boutons revival” des années 90, quand les constructeurs se sont finalement rendus compte que programmer des sons en pressant deux touches pour se promener dans des menus et des sous-menus était bien moins excitant que de le faire en tournant directment plein des boutons. Le syndrome “DX7” était passé par là. Cette tendance avait été inaugurée par le JD800 de Roland. D’autres (comme le suédois Clavia, mais aussi Korg, Yamaha, les allemands d’Access ou les anglais de chez Novation) s’y sont engouffrées avec plus ou moins de bonheur.

Le Sirius se distingue des autres par la présence d’un “vocoder”, ce dispositif qui permet de donner à la voix humaine une texture synthétique ou de donner à un son synthétique un phrasé humain. Ce genre d’appareil qui permet, par exemple, de dire “Revolution” avec une voix de robot, a été beaucoup utilisé par Kraftwerk et est à nouveau très prisé par la “nouvelle” génération de musiciens (Air, Daft Punk, Chemical Brothers, Underworld et consors)

Le Sirius “sonne” bien. Ses sons sont punchy, très “électroniques” (on ne cherche pas là à imiter le piano), répartis en diverses catégories (Bass, Dirty bass, pad sounds, drum kits) et en 128 sons d’usine. On dipose de 96 mémoires pour stocker ses créations, et d’un générateur d’effet (reverb, echo, flanger, chorus). Directement issu de la RaveOLution 309, on trouve aussi un arpégiateur et un sequenceur 7 pistes très versatile et simple à programme. De quoi animer un “dance floor”…

Jean-Michel Jarre a, semble-t-il, beaucoup aimé l’instrument, au point d’en faire la publicité dans les magazines spécialisés. En tout cas, la seule utilisation qu’on lui connaisse du Sirius date du concert “La Nuit Electronique” en 1998 avec ses amis d’Apollo440.

Article rédigé par Knarf the Dwarf.

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