Au début des années 70, Tom Oberheim, un ingénieur en informatique passionné de musique, se lance dans la fabrication de modules, appelés SEM (Synthesizer Expander Module) destinés à améliorer les fonctionnalités d’instruments existants, essentiellement des Moog. En 1975, commercialise ses premiers synthétiseurs, essentiellement constitués de 2 à 8 SEM. En 1976, il lance un synthé monophonique, l’OB-1 ; une anecdote à propos de cet instrument : son nom, qui se prononce “Obi Ouane” en anglais, aurait donné son patronyme au célèbre Obiwan Kenobi des films “StarWars”. Quand on sait que les “dialogues” du droïde R2D2 étaient entièrement faits sur un ARP 2600, on peut dire que cette saga space opéra doit beaucoup à la musique électronique (encore plus si Jean-Michel Jarre avait accepté d’en faire la musique, comme George Lucas le lui avait demandé…).
En 1978, la société Sequential Circuits commercialise le Prophet 5, le premier synthétiseur polyphonique doté de mémoires, surprenant ainsi tous les autres fabricants. Oberheim est le premier à réagir et lance son OB-X en 1979. Il etait disponible en plusieurs versions (4, 6 ou 8 voies de polyphonie) et en deux couleurs (blanc ou noir). De facture assez classique d’un point de vue architecture, il proposait 32 emplacements mémoire, moins que le Prophet 5, mais était par contre moins cher que ce dernier. Il était difficile de faire un choix entre le Prophet 5 et l’OB-X, car les deux machines étaient franchement équivalentes. Tout était une question de feeling. Il fallait les essayer, les comparer et prendre celui qui semblait faire les sons dont on avait besoin… ça n’a pas changé de nos jours !
L’OB-X a eu un grand succès et a eu pour utilsateurs des gens aussi variés que Herbie Hancock, Depeche Mode, Queen, Tangerine Dream, Ultravox, Supertramp… et bien sur Jean-Michel Jarre. Ce dernier l’utilisa sur “Les Chants Magnétiques” ; on lui doit notamment les cordes et les glissandos vertigineux de la première partie des “Chants Magnétiques – partie 1”. Dans une interview en 1987 à “Keyboards” (France), il avouera avoir à l’époque plus flashé sur l’OB-X que sur le Prophet 5.
En 1981, Oberheim lance l’OBX-a, une version bien améliorée de l’OB-X : plus de mémoires (jusqu’à 120 emplacements !), plus de stabilité dans les composants, filtres améliorés (grâce à des puces Curtis), possibilité de “splitter” le clavier en deux pour jouer deux sons séparement (main droite, main gauche), un portamento, un smaple & hold, une mémoire d’accord et 3 LFO !
L’OBX-a a lui aussi eu beaucoup de succès. C’est un classique dans le domaine de lanalogique polyphonique, une valeur sure, une référence. C’est notamment sur un OBX-a que Van Halen joua la fameuse partie de cuivres synthétiques de “Jump !”. Quant à Jean-Michel Jarre, il embarqua un OBX-a pour les concerts en Chine (on le voit posé sur le double clavier Fairlight), pour “Zoolook”, pour “Rendez Vous” et pour la tournée qui suivit la publication d”Oxygène 7-13″ (posé cette fois sous le JP8000).
Article rédigé par Knarf the Dwarf.
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