Air (2015)

Nicolas Godin, né le 25 décembre 1969 à Paris, et Jean-Benoît Dunckel, né le 7 septembre 1969 à Versailles, forment le duo Air, groupe électro tête de file de la French Touch. Ils se rencontrent au Lycée Jules Ferry de Versailles où ils fondent l’éphémère groupe Orange avec Alexis Latrobe (Alex Gopher) et Xavier Jamaux (Ollano). Alors que Dunckel poursuit ensuite des études de mathématiques, Godin se destine à l’architecture. Celui-ci, poussé à la composition par un ami, écrit “Modulor mix”, un instrumental hommage à Le Corbusier, qu’il signe avec le pseudo “Air”. Suite au relatif succès de ce titre sorti en 1995, il invite Dunckel, qui joue dans un autre groupe et fait du piano bar, à le rejoindre pour l’épauler dans la composition.

Le duo réalise d’abord plusieurs singles, certains en collaboration avec leur camarade de lycée Etienne de Crécy, et réunis en 1997 sur le EP “Premiers symptômes”. Parallèlement, le groupe réalise plusieurs remixes pour Depeche Mode, Neneh Cherry, Etienne Daho, et pour les amis de leur ancien groupe Orange. Leur premier album “Moon safari“, qui paraît début 1998, comporte de nombreux titres instrumentaux alors que les titres chantés font la part belle au vocoder.

Le succès critique (Victoire de la musique de l'”album techno/dance” de l’année) et commercial (n°6 au Royaume Uni) de ce disque électro aux tonalités rétro entraîne une tournée internationale et l’intérêt d’autres artistes. Parmi eux, la réalisatrice Sofia Coppola leur demande d’utiliser l’album pour son premier film “Virgin suicides”. Air suggère plutôt une musique originale qui sort en 1999 et rafle la Victoire de la musique de l'”album de musique originale de cinéma”. Le duo retravaillera ensuite avec la réalisatrice sur les films “Lost in translation” (2003) et “Marie Antoinette” (2006).

En 2001, alors que tout sourit aux deux Versaillais, ils décident, pour leur 3ème album “10000 Hz Legend”, de rompre avec leur style lisse pour un son plus expérimental issu d’un renouvellement de matériel et de participations internationales dont Beck. Après une illustration sonore pour la lecture publique du roman “City” de Alessandro Baricco en 2002, Godin et Dunckel travaillent en comité restreint à leur nouvel album avec un son plus classique et leurs voix non traitées : “Talkie Walkie” paraît en 2004.

En 2006, ils collaborent étroitement à l’album “5:55” de Charlotte Gainsbourg. Le succès du groupe au Japon leur inspire ensuite l’album “Pocket symphony”, sorti en 2007, pour lequel Godin s’initie à des instruments traditionnels. Puis, c’est dans leur studio privé parisien, Atlas Studio, construit en 2007, qu’ils réalisent “Love 2”, un nouvel opus qu’ils publient en 2009.

Les années 2010 sont marquées par des projets très conceptuels : “Le voyage dans la lune” inspiré par le film restauré de Georges Méliès, en 2012, “Music for museum” pour le Palais des Beaux Arts de Lille, en 2014, puis une collaboration avec Jean-Michel Jarre : “Close your eyes”, un titre de 6 minutes composé à partir d’une palette d’instruments couvrant toute l’histoire de la musique électronique : des oscillateurs des années 50, des boucles sur bande magnétique (tape loops), du theremin, du Minimoog, du vocoder, des samplers et des sons créés sur iPad.

JMJ : “C’était un cauchemard pour tout mettre ensemble mais ça a bien fonctionné parce que vous pouvez utiliser la chaleur des instruments analogiques et la précision, les sons nerveux et croustillants des plug-ins numériques.” (www.usatoday.com 28/08/2015) “Mais si l’on ne raconte pas l’histoire, on ne l’entend pas. Nous voulions juste revisiter les innovations à travers le temps.” (slate.fr 11/09/2015)

Si la sauce musicale a pris, c’est aussi que les deux parties s’estiment mutuellement :

JMJ : “[Air] c’est un groupe avec lequel je me sens une certaine affinité. Après tout, dans l’air, il y a un peu d’oxygène ! Ils ont revisité les années 70, et restent en dehors des modes, de la “hype”. (metrofrance.com 2007) “[Air] a quelque chose de beaucoup plus musical, qui est très touchant. Un côté poétique, et un son très personnel. Et également, nous partageons des affections communes pour la pop française, la musique italienne…” (Playboy 01/2008)

N. Godin : “Jean-Michel Jarre représente un pionnier de la musique électronique. C’est une source d’inspiration. Quand nous avons participé au mouvement de la French Touch dans les années 90, il avait un peu déminé le terrain dès le départ dans ce style musical. (…) Des nappes de synthétiseurs très reconnaissables et puis l’idée de créer son propre public, son propre style de musique sans avoir forcément à se rattacher à quelque chose qui existait auparavant, c’est à dire de créer son propre univers. Comme tous les grands artistes, au bout des 3 secondes, on reconnaît que c’est du Jean-Michel Jarre. En fait, c’est tous ces sons-là qui ne m’ont plus jamais quittés ensuite dans ma carrière.” (Boomerang, France Inter, 02/09/2015). “Nous étions émerveillés d’aller enregistrer avec lui, c’était un rêve de gosse”. (Le Figaro 22/09/2015)

J-B Dunckel : “Petit, une vidéo d’Oxygène m’avait frappé par la plénitude du son et sa froideur m’avait saisie. C’est le premier musicien qui a eu du succès en réalisant des albums uniquement avec des synthés. Jarre a contribué à une nouvelle sorte d’écoute. Allongé dans son salon. À l’étranger, ses grands concerts lui donnent une image de « grand manitou spatial french seductor ». Sa musique semble déconnectée de toute culture nationale : une variété internationale humaine utopiste.” (GQ magazine, 06/2009)

Site officiel : http://www.aircheology.com

::Vidéos::
“La femme d’argent” version 2008 : à voir sur Facebook
“Jean-Michel Jarre with Air – Track Story” à voir sur YouTube.

::Participations aux albums::

  • 2015 – Electronica 1 : The time machine (titre “Close your eyes”)

Dernière mise à jour le 16.10.2015

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