La société américaine Rocky Mountain Instruments, basée à Rocky Mounts, Caroline, s’est fait connaître à la fin des années 60 en commercialisant des pianos électriques (série Model 100, Model 100A, Model 200 et Model 200A) qui diposaient de plusieurs sonorités (piano, orgue, clavecin..)
En 1970, elle lance le Model 300 qui connaîtra un grand succès et sera notamment utilisé par des groupes comme Yes et Genesis.
En 1974, la firme commercialise son premier synthétiseur, le Harmonic Synthesizer, un instrument très novateur pour l’époque, puisqu’il utilise la synthèse additive qui consiste à créér un son en superposant des signaux sinusoïdaux harmoniques, et en réglant la fréquence, l’amplitude et l’enveloppe de chaque oscillteur. Cette synthèse s’oppose sur le principe à la synthèse soustractive (celle des Moog, ARP, EMS et tous les autres…) et n’était à l’époque que théorique. Le Harmonic Synthesizer fut donc le premier d’une série assez courte de synthétiseurs proposant ce type de synthèse.
L’instrument, monophonique, propose deux oscillateurs numériques (une rareté à l’époque) dont les harmoniques sont paramétrables au moyen de deux séries de 16 faders (une série par oscillateur). Chaque oscillateur disposait de sa propre sortie audio, on avauit donc un instrument stéréophonique… Là desssus aussi c’était un instrument très en avance. On pouvait aussi mélanger les sons produits avec des sons préprogrammés, et passer le tout dans des filtres “classiques” (passe-haut et passe-bas, appelés respectivement “Sweep Up” et “Sweep Down” sur le RMI HS). Enfin, il était possible de déclencher des “séquences” ou des arpèges en jouant des accords. Le tout était présenté dans une belle carcasse en platique massif qui dénotait avec l’aspect “ronce de noyer” de la concurrence.
L’instrument coutait 2995 Dollars à l’époque. Il était trop couteux et surtout trop en avance sur son temps. Il fut commercialisé jusqu’en 1976. Seuls quatre exemplaires furent vendus en Europe.
L’un d’eux appartient à Jean-Michel Jarre depuis 1975. C’est Michel Geiss qui le lui avait présenté (ainsi que le Keyboards Computer de la même marque). Lui même l’avait vu au NAMM Show (le salon de la musique étatsunien).
C’est ce clavier qui a notamment servi sur “Oxygène IV” pour le fameux solo final, ainsi que pour la séquence de la deuxième partie de “Oxygène V” et celle de “Oxygène 11”. On le retrouve aussi dans la liste des instruments utilisés sur “Rendez Vous”.
Article rédigé par Knarf the Dwarf.
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