ARP 2500 (1970)

ARP 2500 (1970)En 1969, Alan Robert Pearlman, un ingénieur expérimenté en électronique, est persuadé que l’avenir de la musique est dans l’instrumentation électronique. Les premiers essais commerciaux de Robert Moog et de Don Buchla, en 1967, lui donnent envie de se lancer dans l’aventure. Avec 100 000 dollars, il fonde la société ARP Instruments Inc (A, R et P étant les initiales de Pearlman). En 1970, il commercialise son premier instrument, le modèle 2500.

Histoire de se démarquer des modulaires Moog, le 2500 utilise, pour relier les modules entre eux, des petites matrices 10 x 10 dans lequel il suffisait de planter des petites fiches pour établir les connections. Par la suite, Moog et ARP se livreront une guéguerre assez ridicule de ce point de vue : l’un utilisait des boutons rotatifs, l’autre des boutons à glissière (comme les faders d’une table de mixage), l’un mettait des molettes sur le côté du clavier pour contrôler le pitch bend, l’autre optera pour le joystick pour les mêmes fonctions, le premier sort le Minimoog, le second l’Odyssey, etc…

Les différents modules présents dans l’ARP 2500 étaient :
1004p et 1004t : VCO
1023 : double VCO
1016 : double générateur de bruit
1036 : générateur aléatoire
1005 : Filtre
1047 : filtre multimode et résonnateur
1006 : VCA
1003 : Double générateur d’enveloppe
1046 : Quadruple générateur d’enveloppe
1027 : séquenceur 10 notes
1050 : contrôleur du séquenceur
3002 : clavier deux voies, 5 octaves.
3222 : clavier quatre voix, splittable, 5 octaves.
3604 : clavier monophonique, 4 octaves.

Le 2500 était un vrai monstre, une machine très puissante. A l’instrument de base, on pouvait ajouter des extensions. Les filtres et les oscillateurs étaient plus stables que ceux de Moog (Moog lui-même le reconnaissait) ; ils avaient moins besoin d’être accordés que ceux de la concurrence. C’était un instrument surtout réservé aux universités et aux centres de recherche. Il s’en vendit un peu moins de 100 unités. Cela permit à ARP de financer la commercialisation du modèle suivant, le 2600.
Parmis ses utilisateurs célèbres, citons Pete Townshend (oui, le guitariste des Who), Vangelis, Vince Clarke… et Steven Speilberg, qui l’utilisa pour jouer la fameuse mélodie destinée à communiquer avec les aliens dans “Rencontre du 3ème type”.

Jean-Michel Jarre l’a utilisé… je ne sais pas sur quel album, mais il n’est fait allusion à cet instrument sur aucune pochette. Il l’avait en 1990, puisqu’il posait fièrement devant sur la couverture du numéro de “Claviers Magazine” qui lui était entièrement consacré. Et il l’a récemment utilisé sur le DVD et la tournée des 30 ans d'”Oxygène”. Durant la tournée, c’est Francis Rimbert qui avait l’immense honneur de jouer sur cet instrument légendaire.

Article rédigé par Knarf the Dwarf.

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