Alesis Andromeda A6 (1998)

Alesis Andromeda A6 (1998)En 2001, alors que les synthétiseurs à modélisation analogique (c’est à dire des instruments numériques qui reproduisent le plus fidèlement possible les synthétiseurs analogiques des années 70) se multiplient (notamment chez les suédois de Clavia, les anglais de Novation, les allemands de Access, sans compter Korg, Yamaha et Roland), le fabricant américain Alesis lance l’Andromeda A6, un véritable synthétiseur analogique.

L’instrument est impressionnant : il est couvert de 72 boutons rotatifs et 144 boutons à presser, il dispose d’un contrôleur à ruban (paramétrable), un large écran LCD, l’inévitable interface MIDI, des sorties audio individuelles et des entrées audio pour traiter des signaux extérieurs.

Et l’intérieur n’est pas mal non plus : 16 voies de polyphonie, et pour chaque voie 2 oscillateurs (avec sub-oscillateur) à 5 formes d’ondes (sinusoïdale, triangle, carré, dent de scie et dent de scie inversée), deux filtres analogiques (multimode et passe bas) qui peuvent traiter des signaux extérieurs, trois LFO (6 formes d’onde par LFO, synchronisables MIDI), trois générareurs d’enveloppe 7 étages et une matrice complexe pour moduler un peu dans tous les sens.

Et ce n’est pas tout ! Outres les classiques fonctions de portemento (glissement des notes) et legato (jeu en continue), on dispose d’un arpégiateur et d’un mini séquenceur et de tout un tas d’effets numériques de très haute qualité (reverb, choris, echo, distorsion…) ; pas étonnant quand on sait qu’Alesis est un fabricant d’effets de studio (Midiverb, Nanoverb…) réputé !

Outre les 256 sons d’usine (qui pour une fois reflètent les énormes capacités de l’engin), 128 emplacements mémoires sont réservées aux créations de l’utilsateur. Et si cela ne suffit, pas un port PCMCIA permet de stocker des sons sur des cartes extrernes…

L’Andromeda est un chef d’oeuvre, une réussite absolue, un monstre de puissance, complexe à programmer, mais passionnant. Et c’est un vrai analogique, ça s’entend quand on joue de l’instrument ; sa palette couvre tout ce qu’on peut attendre d’un synthé analogique : nappes, leads, cordes, basses, effets… l’A6 peut tout faire et il le fait avec une chaleur et une puissance qu’on ne retrouve pas dans les synthés à modélisation.

Des groupes comme Air, Depeche Mode, NIN ou Pet Shop Boys ont vite opté pour l’A6. Klaus Schulze a quant à lui créé un morceau en utilisant exclusivement l’Andromeda. Ce morceau avait fait l’objet d’une édition limitée en CD destinée à être distribuée gratuitement par Alesis. Mais voyant que ces CD (gratuits au départ) atteignaient des cotes hallucinantes sur eBay, Schulze l’a inclus comme “bonus track” dans l’une des rééditions récentes de ces anciennes oeuvres…

Jean-Michel Jarre a utilisé l’Andromeda sur “Téo&Téa”.

Article rédigé par Knarf the Dwarf.

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