La société RSF, fondée par Ruben & Serge Fernandez peut être considérée comme la seule véritable marque francaise ayant pris part à l’aventure des synthétiseurs analogiques.
Lancé en 1978, le Kobol est souvent décrit par les puristes comme le « Minimoog français ». S’il est vrai qu’un air de famille s’en dégage de par son physique (il est intéressant de noter que le profil du Kobol rappelle une courbe d’enveloppe ADSR) et une partie de son architecture interne, la comparaison s’arrête là. Techniquement, les deux machines sont différentes et ont une personnalité, une empreinte sonore différente…
Les enveloppes du Kobol sont de type ADS comme le Minimoog. En revanche le Kobol a 2 VCO là où le Minimoog en possède 3. Cependant il dispose d’un véritable LFO dédié (la Mini autorise l’utilisation du VCO3 pour cela, mais on perd une partie de son grain sonore dans ce cas) et les formes d’ondes des VCO sont à
évolution variable, ce qui est une particularité de ce synthétiseur
Le Kobol possède 16 mémoires non volatiles. Ces emplacements peuvent aussi être utilisés comme un séquenceur 16 notes avec la possibilité d’affecter
à chacune une note différente.
Le Kobol autorise également la synchro des VCO, pas le Minimoog …
Le filtre est de type 24 Db, assez proche du Mini, moins « rapeux » mais permettant tout de même un travail précis à l’instar du Moog
Le Kobol est par contre dépourvu d’un générateur de bruit, oubliez les séquences de Noise et autres percussions. C’est regrettable car les enveloppes étant très rapides, ça aurait un plus très appréciable et aurait conféré un aspect encore plus passe-partout à ce monophonique. La version Expander en est par contre dotée …
Petit détail : toute la connectique (très complète) est placée sur la droite du panneau de contrôle et non en face arrière, y compris la prise d’alim. Pratique …
Environ 200 exemplaires ont circulés dont 2 avec un clavier accordéon !! Les premiers modèles disposaient de boutons blancs, les suivants furent remplacées par des boutons noirs.
Jean-Michel Jarre a utilisé le Kobol lors des concerts en Chine en 1981 et plus particulièrement un système modulaire couplé à un polyséquencer MDB. Ce système modulaire était composé de plusieurs « Kobol expander » dont l’électronique est déclinée du Kobol. Frédérick Rousseau gérait ce système et avait en charge tout ce qui était séquences, noises et autres lignes de basse. Ce système était par ailleurs assisté d’un ARP2600 pour les basses (Equinoxe 7, nous voilà !!). Le son de l’album « Les concerts en Chine » est donc en grande partie représentatif du son RSF et ce n’est pas un hasard si certaines versions d’Equinoxe ou des Chants magnétiques s’en trouvent améliorées (avis subjectif de la part de votre serviteur)
Petit détail amusant, la paternité du terme Expander (expandeur en francais) revient à RSF car c’est sur cette machine qu’il fut utilisé la première fois … Cocorico !!!
Pour conclure, le Kobol est une belle machine, solide, élégante et dotée d’un fort potentiel sonore. Son succès presque confidentiel ne l’a pas empêché d’être utilisé par d’autres grands noms tels que Vangelis, Peter Gabriel ou Vince Clarke …
Article rédigé par Mr Pitch.
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