Ensoniq ESQ-1 (1986)

Ensoniq ESQ-1 (1986)En 1984, la toute jeune société Ensoniq, fondée par Bruce Crockett, Albert Charpentier et Robert Yannes, des anciens de chez Commodore (dont les plus anciens d’entre nous se souviennent des ordinateurs Commodore 64, Commodore 128 et Amiga…), lance une véritable bombe : le premier échantillonneur grand public, le Mirage. Là ou la concurrence propose des machines à plus de 8000 dollars, le Mirage n’en fait que 1500 ! Le succès est colossal…
Fort de cette réussite, Ensoniq lance en 1986 son premeir synthétiseur, l’ESQ-1. Et là encore, ils frappent fort : la machine, polyphonique 8 voies, dispose de trois oscillateurs numériques qui peuvent piocher dans une vaste batterie de tables d’ondes numérisées, autrement dit, des sons échantillonnés : une vraie nouveauté à l’époque ! Les combinaisons sont donc déjà colossales, et les sons créés, réellement nouveaux. Le tout passe classiquement dans des filtres, mais des filtres analogiques et de conception américaine de surcroit (les filtres américains ont toujours été considérés comme bien meilleurs que les japonais). Et bien que ce soit au départ un synthétiseur numérique, il dispose de petits “goodies” typiques des vieilles bastringues analogiques, comme un modulateur en anneau. Pour compléter le tout, il y a un séquenceur interne de 8 pistes pouvant mémoriser 24 000 notes réparties en 30 séquences et 10 chansons.

L’ESQ-1 est un très bon instrument, avec des possibilités sonores assez inédites. Grâce à ses filtres analogiques, il sonne bien plus “chaud” qu’un DX7 ou un D50, par exemple, qui sont 100 % numériques. L’ESQ-1 a été aussi un grand succès, notamment grâce, une fois encore, à son prix bas par rapport à ce que faisait la concurrence.

Par la suite, Ensoniq continuera sur sa lancée avec d’autres très bons instruments comme le SQ80 et le VFX. Hélas, ces machines souffraient de problèmes techniques, notamment des plantages violents. Cela nuisit beaucoup à l’image de la marque, qui s’était mise aussi à viser un marché plus haut de gamme. Quand arrive les nouvelles techniques de modélisation (initiées par Yamaha et Clavia), Ensoniq n’arrive plus à suivre. La marque sombre lentement et finit par se faire racheter par E-Mu Systems (les inventeurs des fameux échantillonneurs Emulator) en 1998. Peu après, E-Mu Systems se fait racheter par Creative Labs (cartes son SoundBlaster) et Ensoniq disparait lors définitivement…

Jean-Michel Jarre a utilisé l’ESQ-1 sur l’album “Révolutions”.

Article rédigé par Knarf the Dwarf.

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