Lyon, Halle Tony Garnier (24/03/2010, tournée <2010>)

Le concert de Toulouse est le sixième concert en France de la tournée <2010>. Il s’est déroulé à la Halle Tony Garnier


 Interview à Lyon Capitale :

80 millions de disques vendus, un million de spectateurs en 1979 lors de son concert place de la Concorde à Paris, des projets renversants de Pékin, à Houston, faut-il le préciser, Jean-Michel Jarre, Croix-Roussien de naissance, pourrait bien remplir les 17 000 m2 de la Halle Tony Garnier les doigts dans le nez. Pas pratique comme position pour jouer du synthé… Mais peu importe, Jean-Michel est un homme de défis.

Lyon Capitale : Après vos “méga-concerts”, ne risquez-vous pas de vous sentir à l’étroit à la Halle Tony Garnier ?

Jean-Michel Jarre : Pas du tout. Ce n’est pas une question de taille ou d’échelle. Le projet est tout aussi spectaculaire car il y a des technologies, des techniques ou des idées que l’on ne peut pas utiliser hors les murs. C’est un vieux rêve de pouvoir porter la magie des concerts en extérieur dans des espaces contrôlés. Dans un espace fermé, je peux partager toute cette magie avec le public dans une proximité différente.

Difficile d’innover et d’être populaire à la fois ?
On peut tout à fait innover sans perdre pour autant le lien avec son public. J’ai été approché par les gens qui ont développé les caméras de James Cameron pour le film Avatar et nous devrions tourner le premier concert en 3D pendant le courant de l’année grâce à cette technologie totalement révolutionnaire.

Vous étiez déjà un pionnier des musiques synthétiques en France lors de la sortie en 1976 de l’album Oxygène…
À force de me l’entendre dire, je le conçois. Dans la musique électronique ou électro-acoustique, il n’y avait pas grand-chose avant. C’est une chance dans une vie de pouvoir ouvrir des portes sur des territoires vierges. C’est quelque chose d’unique et de totalement irremplaçable. Et forcément, si vous rencontrez le public, ça laisse des traces, car vous étiez le premier. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait plus rien d’intéressant aujourd’hui. Au contraire ! Il y a un échange, une transmission.

Il y a beaucoup de jeunes artistes que j’apprécie et avec lesquels j’ai un certain nombre de projets comme le Dijonnais Vitalic, dont j’adore le dernier album Flashmob. Il a remixé l’une de mes premières compositions d’étudiant au G.R.M. (Groupe de Recherche Musical). Une rareté sur le plan discographique qu’on va ressortir en édition limitée. D’autres collaboration sont à venir sur mon prochain album, toujours avec Vitalic, mais peut-être aussi avec Sébastien Tellier, Air, Moby, Les Daft Punk, ou encore les Chemical Brothers.

Quel est le secret de votre longévité dans ce milieu ?
Quand j’ai commencé, j’étais totalement marginal, totalement unique dans le paysage français voire international. Oxygène a été refusé par beaucoup de maisons de disque en Angleterre ou ailleurs. Pour eux, déjà, j’étais Français. Puis les morceaux étaient trop longs et il manquait la voix d’un chanteur. Mais ce sont ces différences qui ont créé l’impact. Et j’ai toujours gardé instinctivement une ligne de conduite, un univers, sans vouloir tomber, par exemple, dans le dancefloor et me prétendre DJ. Ce n’est pas mon métier. Il y a des gens qui font ça beaucoup mieux que moi.

Votre grand-père aurait bricolé la première table de mixage pour la radio française, votre père, Maurice, était un compositeur de renom, votre destin semblait tout tracé…
A posteriori, peut-être… Mais comme mes parents ont divorcé quand j’avais 5 ans, je n’ai pas du tout grandi sous l’influence de mon père. Mon grand-père m’a sans doute plus inspiré. Avec son côté inventeur un peu iconoclaste, il m’a transmis une certaine fantaisie, une approche ludique de la technologie qui a certainement influé sur mes choix musicaux.

Est-ce qu’on prend conscience, à un moment précis, d’avoir surpassé la notoriété de son père ?
Ce sont les pères qui ressentent ça plutôt que les fils. Moi, je n’ai jamais eu cette sensation. Je n’en ai jamais parlé avec lui, mais on m’a dit qu’il avait eu cette sensation. Lorsqu’il a, par exemple, rencontré sa dernière femme, une asiatique de Singapour, en Australie, elle lui a dit : “Ah, vous êtes le père de Jean-Michel !”. Ça l’a un peu choqué, dans un endroit aussi retiré, que l’on fasse ainsi référence à sa personne.

Votre plus belle récompense ?
Cette tournée 2010 sur cinq continents. C’est un énorme privilège de jouer dans des endroits où aucun Français n’est allé avant et de pouvoir le faire devant un public chaleureux qui accueillait ma musique avant même de m’accueillir physiquement. C’est une situation de rêve.

La critique que vous ne supportez pas ou plus ?
Quand on commence sa carrière, on est beaucoup plus fragile. Comme tout le monde, on préfère être caressé dans le sens du poil. Mais on s’aperçoit aujourd’hui, avec Internet, que les critiques des médias ont de moins en moins d’importance. C’est le bouche-à-oreille, via des forums ou des chats, qui va faire qu’un film ou un concert va fonctionner. Ça a totalement évolué et les critiques ont finalement une position ambiguë. Ils peuvent faire des papiers fabuleux sur un disque qui finalement ne marchera pas et vice-versa. C’est donc plus facile aujourd’hui d’avoir une attitude un peu distanciée vis-à-vis de la presse.

Qu’est-ce qui pourrait vous faire raccrocher ?
Se réveiller un jour sans désir. C’est mon moteur. On vit une époque où l’accessibilité à tout, via Internet notamment, peut tuer la notion de désir. Le rêve, c’est quelque chose qu’on ne peut potentiellement pas atteindre. Si on vous fait croire que l’on peut avoir accès à tous ses rêves de manière instantanée, vous devenez forcément une sorte d’enfant gâté avant même d’avoir goûté à tout ce qu’on vous offre. Cela peut tuer le désir. Moi, je ne suis pas du tout dans cette situation-là. Il y a plein de choses que j’ai encore envie de faire, d’améliorer. J’ai l’impression d’avoir fait beaucoup de brouillons dans ma vie. Voilà ce qui me fait avancer.

Jean-Michel Jarre à la halle Tony Garnier, ce mercredi 24 mars à 20h.


:: Track-list ::

  1. Intro
  2. Oxygene 2
  3. Chants magnétiques 1
  4. Equinoxe 7
  5. Equinoxe 5
  6. Rendez-vous 3
  7. Souvenir de Chine
  8. Oxygene 5
  9. Variation 3
  10. Theremin
  11. Equinoxe 4
  12. Statistic Adagio
  13. Revolution Industrielle 2
  14. Rendez-vous 2
  15. Rendez-vous 4
  16. Chronologie 6
  17. Chronologie 2
  18. Oxygene 4
  19. Oxygene 12
  20. Calypso 3

:: Musiciens :

Claviers : Jean-Michel Jarre, Dominique Perrier et Francis Rimbert
Claviers et percussions : Claude Samard


:: Dates et lieux des concerts ::

01/03/2010 Katowice, Pologne – Spodek
03/03/2010 Braunschweig, Allemagne – VW Halle
04/03/2010 Hambourg, Allemagne – Colorline Arena
05/03/2010 Berlin, Allemagne – Max Schmeling Halle
06/03/2010 Oberhausen, Allemagne – König Pilsener Arena
09/03/2010 Stuttgart, Allemagne – Porsche Arena
11/03/2010 Leipzig, Allemagne – Arena
12/03/2010 Bamberg, Allemagne – Jako Arena
13/03/2010 Munich, Allemagne – Olympiahalle
14/03/2010 Mannheim, Allemagne – SAP Arena
17/03/2010 Bordeaux, France (patinoire Mériadeck)
18/03/2010 Nantes, France (Le Zénith)
20/03/2010 Marseille, France (Le Dôme)
21/03/2010 Nice, France (palais Nikaïa)
23/03/2010 Toulouse, France (Le Zénith)
24/03/2010 Lyon, France (halle Tony-Garnier) – Premier concert à Lyon de la tournée
25/03/2010 Paris Bercy, France (POPB)
26/03/2010 Strasbourg, France (Le Zénith)
28/03/2010 Liège, Belgique – Country Hall
24/05/2010 Budapest, Hongrie – Sports Arena
26/05/2010 Liberec, République tchèque – Tip Sport Arena
27/05/2010 Bratislava, Slovaquie – Sibamac Arena
30/05/2010 Thessalonique, Grèce – The Earth Theater (en plein air)
01/06/2010 Athènes, Grèce – Faliro Pavillion Tae-Kwon-Do
03/06/2010 Bucarest, Roumanie – Sala Polivalenta
15/06/2010 Istanbul Turckcell Kurucesme Arena
14/07/2010 Beyrouth, Liban – Beirut Souk (reporté)
15/07/2010 Beyrouth, Liban – Beirut Souk (reporté)
31/07/2010 Santiago de Compostelle, Espagne / Plaza Obradoiro (Obradoiro Square) (en plein air)
28/08/2010 Oslo, Norvège – Akershus Fortress (en plein air)
30/09/2010 Tours, France – Grand Hall
03/10/2010 Glasgow / Braehead Arena
04/10/2010 Dublin / The O2
06/10/2010 Cardiff / CIA
08/10/2010 Birmingham, Angleterre, Royaume-Uni – National Indoor Arena (NIA)
09/10/2010 Manchester, Angleterre, Royaume-Uni – Evening News Arena
10/10/2010 Londres, Angleterre, Royaume-Uni – The O2 Arena
13/10/2010 Clermont Ferrand, France (Zénith d’Auvergne)
14/10/2010 Limoges, France (Zénith)
15/10/2010 Rouen, France (Zénith)
16/10/2010 Lille, France (Zénith Grand Palais)
05/11/2010 Geneva Arena Geneva
04/11/2010 Lyon, France (Halle Tony Garnier) Deuxième concert à Lyon de la tournée
06/11/2010 Amnéville, France (Galaxie)
07/11/2010 Dijon, France (Zénith)
11/11/2010 Gdansk / Hala Gdansk-Sopot
13/11/2010 Płock / Orlen Arena
14/11/2010 Wrocław / Hala Stulecia
15/11/2010 Rzeszów / Hala Podpromie
16/11/2010 Kosice, Slovaquie – Steel Arena
24/11/2010 Brest, France (Parc de Penfeld)
25/11/2010 Caen, France (Zénith)
26/11/2010 Amiens, France (Zénith)
27/11/2010 Rotterdam, Pays-Bas / Ahoy
01/12/2010 Epernay, France (Millenium)
02/12/2010 Orleans, France (Zénith)
03/12/2010 Anvers, Belgique (Sportpaleis)
08/12/2010 Saint-Etienne, France (Zénith)
09/12/2010 Toulon, France (Zénith)
10/12/2010 Montpellier, France (Zénith)
11/12/2010 Pau, France (Zénith)

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