Waldorf Wave / Microwave (1989)

Waldorf Wave / Microwave (1989)En 1987, la société de Wolfgang Palm, Palm Products GmbH (PPG pour les intimes) met la clé sous la porte, criblée de dettes, plombée par le cout dispendieux des recherches entreprises pour le Realizer (une machine multi-synthèse qui s’annonçait très novatrice) et victime, comme d’autres, du choc “DX7”. Elle laisse des machines sompteuses : les Wave 2, Wave 2.2 et Wave 2.3, sans compter un échantillonneur à disque dur (le HDU), des ordinateurs dédiés (Waveterm) et quelques modulaires fabriqués dans les années 70, des machines toujours très haut de gamme…

En 1989, Palm et une partie de l’équipe de PPG lance une nouvelle société, la Waldorf Electronics GmbH (du nom d’une ville allemande située non loin de Bonn). L’équipe se lance dans la fabrication d’une nouvelle version du PPG, et opte pour sa présentation sous la forme d’un expandeur. Ce sera le MicroWave.

Comme ses illustres aînés, le MicroWave utilise des tables d’ondes échantillonnées pour la création sonore. Elles sont au nombre de 32. Les filtres analogiques donnent de la chaleur et de la profondeur aux sons générés. Le MicroWave sera un grand succès, en cette période post DX7 ou la recherche de son chauds fait son grand retour.

Dans la foulée, Waldorf lance une version clavier du MicroWave. En fait, ce sera plus qu’une simple version clavier. Le Wave, c’est son nom, est bien plus que cela.

Doté d’un clavier de 61 ou 76 notes, polyphonique 16, 32 ou 48 voies, les commandes sont disposées sur un énorme panneau de commande inclinable. Visuellement, le Wave en jette. L’engin propose les synthèses par table d’onde, la synthèse additive, la synthèse FM, la resynthèse, le morphing entre deux ondes et la création d’ondes (en les “dessinant” avec deux curseurs)… rien que cela ! La table d’ondes en comporte 64, soit le double de ce qu’on trouvait sur le MicroWave. Trois filtres analogiques sont diponibles, quatre enveloppes dont une à 8 segments pour le balayage des tables d’ondes. L’utilisateur dispose de 256 mémoires et 256 combinaisons de programmes (8 sons pour la multitimbralité MIDI). Il est possible de traiter quatre signaux externes par les filtres, d’importer des échantillons (via MIDI ou par le lecteur de disquette)…

La Wave était un monstre, qui coutait le prix d’une Renault Clio neuve et permettait de créer des sons vraiment originaux, sans chercher à imiter quoi que ce soit d’existant.

La Wave n’a pas eu évidemment un succès énorme. Son utilisatrice la plus connue est Enya.

Quelques années plus tard, après avoir lancé d’autres instruments extraordinaires et toujours très réussis, Waldorf Electronics mettra la clé sous la porte, victime d’une mauvaise gestion. Elle renaître sous le nom de Waldorf Music AG quelques mois après.

Jean-Michel Jarre a possédé un MicroWave et un Wave, mais il ne semble pas s’en être servi sur un disque. Dans une interview en 1990 dans le magazine “Claviers Magazine” (France), il disait qu’il aimait beaucoup le MicroWave et qu’il y avait des chances que ce soit son prochain achat. Quant au Wave, Jean-Michel posait fièrement devant dans un article qui lui était consacré dans un article de Keyboards (France) au moment où il avait entièrement rénové le studio de Croissy…

Article rédigé par Knarf the Dwarf.

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