RTL a fait une interview ce matin dans l’émission d’Yves Calvi et du service culture de RTL “Laissez-vous tenter”, intitulée “Jarre fait son grand retour”.
Il a vendu 80 millions d’albums dans le monde. À 67 ans, il fait son grand retour. Jean-Michel Jarre publie ce vendredi Electronica : The Time Machine, le premier volet d’un double-album enregistré avec plusieurs artistes. Rencontre avec le musicien, dans son studio de Bougival, dans les Yvelines. Une grande maison au bord de la Seine. Dans la cave ? Des tapis au sol, des centaines de synthés dans des étagères.
Jean-Michel Jarre reçoit dans une pièce aux murs noirs. Au fond, une console futuriste. C’est là qu’il a composé la plupart des morceaux de ce projet un peu fou. Une trentaine de titres produits en collaboration avec d’autres musiciens. À chaque fois, il est allé à leur rencontre ou il leur a ouvert la porte de son antre.
“On est ici dans un endroit qui ressemble à un atelier de peintre, car la musique électronique est une activité de solitaire, comme celle d’un peintre“, confie Jean-Michel Jarre. “On a très peu l’occasion de se retrouver ensemble, avec d’autres musiciens, au départ d’un processus créatif. Du coup, faire entrer quelqu’un dans son studio, c’est faire partager ses secrets. Ce projet-là était tellement excitant que je n’ai pas vu le temps passer. Il n’y a pas de morceau que je préfère car chacun était une aventure, en fonction de la personne avec qui j’ai travaillé.”
Quatre ans de travail
Jean-Michel Jarre a travaillé pendant quatre ans sur ce double album. Il a personnellement invité le pianiste Lang Lang, le groupe Air, ou l’un des musiciens de Massive Attack. Un casting musicalement très varié pour un projet électro ambitieux. D’ailleurs, c’est quoi l’électro aujourd’hui ? “La musique électronique aujourd’hui elle est partout. Mais ce n’est pas un genre de musique, c’est une manière de concevoir l’écriture musicale”, selon lui.
Jean-Michel Jarre a publié son premier album en 1972, son métier a-t-il changé en quatre décennies ? Le musicien jure que non. “Je pense que le métier de création n’a pas changé depuis 5.000 ans“, explique-t-il. “Ce sont les outils qu’on utilise qui évoluent et en même temps dictent les styles. C’est parce que les synthés ont existé que je suis là. Je pense que la musique électronique devient la musique classique d’aujourd’hui, elle a peut-être la responsabilité de redéfinir cette poésie pour les futures générations.”
The Time Machine est le morceau d’ouverture qui donne son nom au projet. “Je n’avais pas du tout envie de me prouver quoi que ce soit“, jure Jean-Michel Jarre. Il avait simplement un désir de partage, de rencontres. Avec la jeune génération notamment. Des musiciens qui le citent souvent comme un modèle. “Dans la création, on est tous des éponges, on s’inspire, on emprunte, on vole. J’ai eu la chance de commencer la musique électronique à un moment où il n’y avait pas de référence, c’est un luxe extraordinaire pour un artiste”, souligne Jean-Michel Jarre.
Le deuxième volume de Electronica 1 : The Time Machine est prévu pour le printemps. Le musicien prépare une nouvelle tournée. Pas de concert géant de prévu même s’il lui reste deux rêves : se produire à Ayers Rock, en Australie (NDLR: votre notre dossier), ou en Islande.
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