Fin des années 70, le marché du synthétiseur connait une légère saturation. L’arrivée des japonais (Yamaha, Korg, Roland) a apporté de nombreux instruments parfois plus rudimentaires que les modulaires des grands anciens (Moog, ARP) mais aussi plus abordables pour le grand public. ARP et Moog tentent de se distinguer en explorant d’autres pistes. Chez ARP, cela donnera l’Avatar, un synthé guitare qui va leur couter les yeux de la tête en recherche et développement et ne quasiment rien leur rapporter ; la marque finira par mettre la clef sous la porte en 1980 après l’échec cuisant d’un piano électrique sorti à la va-vite et bourré de problèmes techniques.
Chez Moog, on propose en 1976 le Taurus, un synthétiseur rudimentaire, monophonique, dédié aux sons de basses et se présentant sous la forme…d ‘un pédalier, identique à ceux qu’on trouve sur les orgues.
L’instrument possède trois sons préprogrammés (appelés Bass, Tuba et… Taurus) et un emplacement réservé à l’utilisateur pour y mettre un son de sa création. Laquelle se fait au moyen de deux oscillateurs (deux formes d’onde, étendue de 5 octaves, avec possibilité de les désaccorder légèrement), un filtre pass-bas 24db/octave avec une enveloppe simplifiée, et une enveloppe générale classique. On est loin d’un Minimoog, mais l’i’nstrument est capable de faire de beaux sons de basse (ça tombe bien, c’est pour cela qu’il a été fait). On dispos d’un effet portamento pour des sons glissants. Deux “boutons” posés sur les côtés de l’engin permettent de régler facilement, au pied, pendant le jeu, le filtre et le volume.
Peu connu, cet instrument a été utilisé notamment par Yes, Genesis, U2 et Police. Sa production a été arrêtée en 1981.
Jean-Michel Jarre l’utilise sur “Les Chants Magnétiques” et durant les Concerts en Chine. Et on a pu le voir au Théatre Marigny (ainsi que sur le DVD “Oxygène – les 30 ans”) sous les doigts (de main) de Claude Samart.
Article rédigé par Knarf the Dwarf.
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