Interview au Figaro (22/09/2015)

le-figaro-octobre-2015À 67  ans, Jean-Michel Jarre a conservé une allure et un enthousiasme de jeune homme. Ancien disciple de Pierre Schaeffer, devenu une superstar mondiale grâce au succès d’Oxygène en 1976 (12 millions d’albums vendus), il est par la suite devenu un ambassadeur de la musique instrumentale, à travers des sons et lumière monumentaux donnés aux quatre coins de la planète. Il aura fallu que la jeune scène électro le cite comme influence (NDLR: voir notre article) pour qu’il renoue avec une certaine crédibilité artistique. Après avoir traversé la mort de son père, Maurice Jarre, compositeur de musique de film, il a retrouvé le plaisir de la création en studio. Electronica, dont le premier tome paraît le 16 octobre, marque son alliance avec une quinzaine de stars du genre.

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3 extraits intéressants de l’article :

Le Figaro – Sur Electronica, on y trouve des artistes qui n’auraient jamais eu l’occasion de se croiser ailleurs. Pourquoi?
JMJ – “C’est cela qui a rendu l’histoire intéressante. Mon défi était d’arriver à ce qu’il y ait une unité.”

On aurait pu imaginer que vous profitiez de votre stature de pionnier pour rassembler des héritiers autour de vous? Comment avez-vous sollicité chaque invité?
“J’ai envoyé un e-mail ou téléphoné directement à chacun, en leur expliquant les raisons pour lesquelles je les contactais, et ce que j’avais à leur proposer. J’avais fait des maquettes en fonction de mon idée de chaque artiste, en laissant assez d’espace pour que les autres puissent s’exprimer. Pour moi, il n’y a aucune différence entre Moby et Gesaffelstein, même si leur notoriété n’est pas comparable. Ils sont aussi importants l’un que l’autre. J’ai été très touché par ce que les gens ont donné sur cet album.”

Vous avez eu une carrière de rêve, qui donne le sentiment que vous avez fait tout ce que vous avez voulu. En allant vers les autres, renoncez-vous à votre égo?
“Je n’ai pas du tout vécu les quarante dernières années de cette façon. J’ai l’impression d’avoir fait des brouillons dont je ne suis pas satisfait. J’ai placé ce projet-là sous le signe du partage du processus créatif, en cherchant un équilibre assez fragile. Je suis content d’avoir fait le geste d’aller vers ces gens. Edgar Froese, par exemple, pour m’accueillir, avait créé une version personnelle d’Oxygène.”

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