Peter Dennis Blandford Townshend, dit Pete Townshend, est le guitariste et le leader de The Who, l’un des groupes britanniques majeurs des années 60-70. Il fut classé 10e meilleur guitariste de tous les temps par le magazine Rolling Stone en 2011. Né le 19 mai 1945 à Chiswick (Londres) dans une famille de musiciens, Townshend montre dès son plus jeune âge une fascination pour la musique et se fait offrir sa première guitare à 12 ans avant de pratiquer le banjo.
Il découvre le rock en 1956 avec le film “Rock around the clock” puis se prend d’admiration pour Hank Marvin, le guitariste des Shadows. En 1961, il fonde un groupe avec John Entwistle qui l’entraine plus tard dans celui de Roger Daltrey. Avec l’arrivée du batteur Keith Moon, le quatuor devient The Who en 1964. Dès l’année suivante, les premiers succès s’enchaînent avec les singles “I can’t explain” et surtout “My generation” qui devient l’hymne de la jeunesse britannique et qui préfigure le mouvement punk.
Avec ses premiers cachets, Townshend acquiert un appartement à Belgravia qu’il aménage en studio dans lequel il crée ses chansons en reclus. S’imposant rapidement comme l’auteur-compositeur principal du groupe, il aborde des thèmes personnels peu conventionnels, souvent douloureux, réminiscences d’un mal-être dû à ses complexes, voire à des maltraitances, subis dans son enfance. Il devient aussi célèbre pour son spectaculaire et acrobatique jeu de scène qui le conduit souvent à casser sa guitare. Parmi ses nombreuses performances publiques, le groupe participe aux mythiques festivals hippies de Woodstock (1969) et de l’Ile de Wight (1970).
Mais Townshend apporte surtout au groupe de nombreuses innovations musicales en utilisant des effets tels que le larsen, la distorsion et les power chords, et en ayant recours aux synthétiseurs dès l’album “Who’s next” (1971). Il est aussi à l’origine des projets ambitieux que sont l’album concept “The Who sell out” (1967) et les opéras-rock “Tommy” (1969) et “Quadrophenia” (1973). Pourtant, après 11 albums, le groupe, déjà éprouvé par le décès de Moon en 1978 et par un succès moindre, est dissous en 1982 par Townshend en manque d’inspiration et empêtré dans ses addictions.
Si le guitariste mène, dès 1969, différents projets personnels en parallèle, notamment autour de sa dévotion pour un gourou indien, sa carrière solo décolle surtout à partir des années 1980, avec les albums “Empty Glass” (1980) et “All the best cowboys have chinese eyes” (1982). La reformation définitive des Who aura enfin lieu en 1996, et le groupe perdure jusqu’à aujourd’hui autour des deux survivants que sont Townshend et Daltrey qui continuent de tourner. JMJ était d’ailleurs au concert donné à Paris en juin 2015.
Jarre et Townshend se rencontrent en octobre 2013 à une période pendant laquelle le compositeur conçoit son album de collaborations “Electronica“. Si la présence du guitariste paraît fortuite pour un projet de musique électronique, n’oublions pas que Townshend a été un des premiers à intégrer les synthétiseurs, notamment le VCS 3 (photo ci-dessus), cher au français, dans la musique rock.
JMJ : “Pete Townshend était très haut sur ma liste de souhaits pour plusieurs raisons. Il est l’un des premiers à avoir introduit les synthétiseurs et les séquenceurs dans la musique rock avec des chansons comme “Baba O’Riley”. Pete a toujours eu l’ambition de repousser les frontières en créant des opéras rock comme “Tommy” et “Quadriphonia”. C’est aussi quelque chose que nous avons en commun parce que j’ai toujours voulu repousser les frontières de ce que les performances sur scène pouvait être, en ayant recours à la scénographie et à des techniques visuelles.” (digitaljournal.com 16/09/2015).
“Nous avons passé une demi-journée dans sa cuisine à boire du thé et à discuter de choses et d’autres. Puis, je lui ai joué les trois démos auxquelles je pensais. (…) Il a dit immédiatement : “J’aime vraiment ces trois morceaux. Pourquoi ne pas faire un mini Electronica ? Je voudrais être votre parolier, et je vais chanter dessus et je vais jouer de la guitare, si vous voulez.” (…) Il a poussé le morceau si loin en me donnant tellement. Nous étions en studio ensemble et il était comme un gamin avec son approche précoce de la musique qui est restée exactement la même. Il était comme un ado.” (artistdirectnetwork.com 26/10/2015)
Leur oeuvre commune, intitulée “Travelator”, se décline en trois parties. Un premier extrait figure sur le 1er volume d'”Electronica”. En outre, il est prévu que les trois parties du morceau soient réunies en 2016 sur un EP.
Site officiel : http://thewho.com
::Participations aux albums::
- 2015 – Electronica 1 : The time machine (Titre “Travelator part 2”)
Dernière mise à jour le 13.12.2015
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