Dominique Perrier (1981-2010)

Ce musicien aguerri hésitait jeune entre le piano et le violoncelle, mais ce sont les touches d’ivoire qu’il a définitivement adopté. Compositeur, arrangeur, interprète, il collabore avec de nombreux grands artistes de la variété française : Fugain, Bashung, Il était une fois, FR David, Gipsy Kings, Louis Chedid, Gilbert Bécaud, etc. Il compose aussi des musiques de films, notamment pour son ami Bob Decout avec qui il a aussi collaboré sur plusieurs projets discographiques. Il est un des membres de plusieurs groupes éphémères dont Jupiter Sunset, Cockpit, Bahamas

Dominique Perrier a rencontré Jarre au moment où ce dernier travaillait avec le chanteur Christophe sur les Paradis Perdus, en 1973. Les trois hommes ont en commun leur passion pour le synthétiseur hollandais l’Eminent, qui donnera le fameux son flottant d’Oxygène. Découvrant les synthétiseurs précocement, il s’enferme en studio avec son ami batteur Roger Rizzitelli et une foule des synthétiseurs et d’orgues électriques, pour réaliser un groupe et un premier album éponyme, Space Art, en 1977. Ce disque, dans la lignée d’Oxygène, est un succès remarquable, grâce au tube Onyx. Comme sur le premier album de Jarre, Perrier a pour habitude de limiter l’usage des séquences afin de privilégier un jeu moins linéaire, plus explosif, comme l’est le coup de baguette de Rizzitelli.

“Quand on a créé le groupe Space Art avec Roger Rizzitelli, c’étaient les débuts du synthé et des home studios. On n’avait que des grosses armoires, les Moog, les ARP, on jouait d’un seul doigt.”

Deux autres albums de Space Art suivront, Trip to the head center (1978), puis Play Back (1980), qui convainquent l’année suivante Jean-Michel Jarre de les embaucher aux côtés de Frédérick Rousseau pour sa tournée historique en Chine. Perrier a déjà à l’époque, en plus de l’accompagnement, en charge les solos, à l’époque sur un Moog Liberation.

“Ce fut fabuleux. Pendant tout le concert, j’étais la tête en l’air à regarder le laser.  [Jarre] avait ses racks d’EMS et des néons au-dessus, c’était une crêperie carrément… Moi j’étais avec mon Moog Liberation et je sautais en l’air grâce à un grand fil, et lui, il était dans sa crêperie, avec le porte-voix en plus. Il jonglait avec les disquettes du Fairlight, il y avait des moniteurs partout, c’était Noël…”

Après avoir brièvement fait partie du groupe “Paris France Transit” de Didier Marouani en 1983, Perrier retrouve Jean-Michel Jarre en 1986 pour une dizaine d’années de collaboration soutenue. Cette période le voit enchaîner concerts monumentaux et albums. Arborant un couvre-chef (la plupart du temps une casquette), et contenant ses émotions, l’homme exerce imperturbablement son art. Son dernier concert de cette série avec Jarre sera celui de Moscou en 1997.

JMJ : “Dominique est un poète, il est en dehors de tout système. Aussi facilement qu’il peut oublier ses chaussures, il peut vous arracher des larmes avec une impro…”

Entre-temps, en 1994, Perrier monte sur pied un groupe sensiblement moins électronique, avec Stone Age, qui renouvelle l’esprit de la musique d’Armorique avec des arrangements modernes. L’année suivante, la formation bretonne est nominée aux Victoires de la musique. Au total, en 12 ans, 4 albums de Stone Age sont parus. Dans cette formation, au fil des albums et des live, se croisent des anciens et des futurs instrumentistes de Jarre : le claviériste Jérôme Guéguen, le bassiste Michel Valy, les guitaristes Patrick Rondat et Claude Samard, mais aussi l’inusable Roger Rizzitelli.

En 2007, après 10 ans d’éloignement, Perrier revient aux côtés de Jean-Michel Jarre pour l’enregistrement d’Oxygène dans les conditions du live, point de départ du revival d’Oxygène en vidéo d’abord, en tournée en Europe ensuite. Au cours de celle-ci, il cède sa place à Jérôme Guéguen pour se consacrer à son projet d’hommage à Space Art, qui aboutit à la sortie d’un album, suivi d’une tournée, avec Michel Valy, entre autres. En 2020, sort l’album Entrevues  avec Tommy Rizzitelli à la batterie.

“[Jean-Michel Jarre] a réalisé son rêve de môme. Au départ, il fait de la musique pour se la vendre à lui. Il s’amuse beaucoup. Et il est arrivé au bon moment. Jean-Michel c’est un peu l’IRCAM souriant, avec le plaisir, l’envie, l’enthousiasme.”

::Participations aux albums::

  • 1982 – Les concerts en Chine
  • 1986 – Rendez-vous
  • 1987 – En concert Houston/Lyon
  • 1988 – Révolutions
  • 1989 – Jarre Live
  • 1990 – En attendant Cousteau
  • 1993 – Chronologie
  • 1994 – Hong-Kong

::Participations aux concerts::

  • 1981 – China Tour
  • 1986 – Rendez-vous Houston
  • 1988 – Destination Docklands (Londres)
  • 1989 – Destination Trocadero
  • 1990 – Paris La Défense
  • 1993 – Europe en concert
  • 1994 – Hong-Kong
  • 1995 – Concert pour la Tolérance (Tour Eiffel)
  • 1995 – Festa Italiana (Turin)
  • 1995 – 50ème anniversaire de l’UNESCO (Paris)
  • 1997 – Oxygène Tour
  • 1997 – Oxygène in Moscow
  • 2007 – Oxygène (Marigny)
  • 2008 – Oxygène Tour
  • 2009 – In<Doors Tour
  • 2010 – <2010> Tour (jusqu’à Liège le 28.03.2010)

Dernière mise à jour le 28.03.2020

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