Musique pour supermarché / Music for supermarkets

Type : album studio unique | Année de sortie : 1983 | Label original : Disques Dreyfus (France) | Formats physiques : LP | Ventes globales : 1 exemplaire vendu aux enchères


:: Track list ::

1- Musique pour supermarché ouverture – 4:09
2- Musique pour supermarché part 1 – 2:18
3- Musique pour supermarché part 2 – 3:30
4- Musique pour supermarché part 3 – 2:17
5- Musique pour supermarché part 4 – 3:52
6- Musique pour supermarché part 5 – 5:53
7- Musique pour supermarché part 6 – 3:59
8- Musique pour supermarché part 7 – 3:51
Durée totale : 29:49


Musique pour supermarché (1983)

En 1983 de jeunes artistes organisent une exposition sur le thème des supermarchés. Tout est là : peintures, sculptures, ne manque plus que la musique. Leur idée est donc de convaincre un musicien de créer un accompagnement musical pour cette exposition. Jean-Michel Jarre accepte et compose Musique pour supermarché, un album qu’il compare à une œuvre unique tel un tableau.

En effet, Jean Michel Jarre annonce que son disque ne sera pressé qu’a un seul exemplaire et vendu aux enchères. C’est un choc dans le domaine discographique.

Afin de coller avec l’esprit de l’expo, Michel Geiss, un des collaborateurs de Jean Michel Jarre assure la capture sonore d’ambiances de supermarché dans un supermarché parisien.

Après son utilisation pendant l’exposition, l’unique pressage en vinyle de l’album est vendu aux enchères pour la somme de 69.000 francs (environ 10.500 euros). Cette somme couvre les frais de production et le reste est reversé à une oeuvre. Les matrices servant au pressage du vinyle sont symboliquement détruites au chalumeau en présence d’un huissier et de la presse.

master-musique-pour-supermarche

Juste après la vente, Jean-Michel Jarre prend la direction des studios parisiens de la station de radio RTL et leur donne l’autorisation de diffuser l’intégralité de l’album une seule et unique fois en incitant les auditeurs de la radio française à enregistrer cette unique diffusion (le désormais fameux “Piratez-moi”). Voilà pour de nombreux fans l’opportunité d’entendre les huit titres inédits qui composent cet album.

Jean Michel Jarre réutilisera la base musicale de certains des titres de cet album dans Zoolook (Blah Blah Café, Diva) et dans Rendez-Vous (Cinquième rendez-vous).


::Instruments::
ARP 2600 | Electro-Harmonix Electric Mistress | Elka 707 | EMS Vocoder 1000 | Fairlight CMI-II | Linn LinnDrum | Oberheim OB-Xa | Sequential Circuits Prophet 5

::Discographie française originale::
– 1983 – LP : FDM 18113
Label Disques Dreyfus, mastering Dyam


Muique pour supermarchéCe qu’en dit JMJ:

(01.10.2015 – Noisey) “C’est un album qui a été fait en un seul exemplaire. L’idée était de pointer du doigt ce qu’était en train de devenir l’industrie de la musique, qui avait décidé de vendre des disques dans les supermarchés, comme des pots de yaourt ou du dentifrice, que tout ça allait faire mourir les disquaires, qu’on présentait le CD comme le Graal du son alors que dès le départ, on avait bien senti que même si on rêvait de ce concept idéal du numérique, lié à la science-fiction, le CD était finalement bien moins bon que le vinyle, on l’a vu après. Il était présenté comme un objet intemporel, éternel, alors qu’on sait aujourd’hui qu’un CD de l’époque ne peut même plus être lu. Alors qu’un vinyle, on peut toujours l’écouter. Je voulais aussi montrer que l’artisanat de la musique devenait une industrie et commençait à perdre son âme. Ce qui était malheureusement prémonitoire avec l’arrivée d’Internet et la manière dont on considère la musique aujourd’hui.”

Vous aviez 20 ans d’avance en fait.
“Voilà. On a sorti cet album en un seul exemplaire, comme un réflexe provocateur, en réaction totale à l’époque. Je me suis fait insulter par tous les patrons de maisons de disque, la mienne en particulier… Je l’avais fait jouer une seule fois à la radio, en disant aux gens « piratez-moi à cette heure-là ! » Donc rien n’était politiquement correct dans ce projet. Le but était de dire « on va droit dans le mur », et l’avenir nous a plutôt donné raison.”

Et il a été détruit cet album, c’est ça ?
“Oui, c’est ça qui était marrant, on a détruit les matrices, des mecs sont venus au moment des enchères [l’unique exemplaire a été vendu aux enchères le 6 juillet 1983 à l’hôtel Drouot pour la somme de 69 000 F] avec des trucs pour souder et détruire les outils métalliques en live. L’idée était qu’il n’existe vraiment qu’un seul exemplaire.”


L’épisode de Jarrecast de Stany Balland consacré à Musique pour supermarché (voir tous les épisodes et les covers sur son site):


Discuter de cet album sur le forum

Article lu 2573 fois