Francis Dreyfus (1972-2002)

Le producteur, éditeur de musique et patron de maison de disques Francis Dreyfus, crée sa première entreprise, la Société Parisienne de Promotion Artistique (SPPA) et les Editions Labrador, en 1963 (il a 23 ans !) et inscrit à son catalogue des chansons pour Sylvie Vartan, Petula Clark et Johnny Hallyday. A partir de 1967, Dreyfus édite et produit une cinquantaine de musiques de films. En Angleterre, il découvre David Bowie, T. Rex, Pretty Things, Pink Floyd, Traffic, Jimmy Cliff, Free, Ten Years After, Jethro Tull, Cat Stevens, dont il acquière les catalogues pour la France.

C’est en 1970 que Francis Dreyfus fonde le label “Disques Motors”. Son épouse Hélène Dreyfus lui souffle le nom d’un jeune talent qu’elle a rencontré au GRM de Pierre Schaeffer : Jean-Michel Jarre. Dreyfus lui commande d’abord une série de musiques instrumentales destinées à sonoriser des aéroports et des bibliothèques (réunies sur l’album “Deserted Palace”), et sort en 45T quelque unes de ses créations : “Pop Corn” (1972), “Zig zag dance” (1972), et “Hypnose” (1973). Mais le producteur l’implique surtout pour écrire des textes pour son poulain Christophe sur trois albums majeurs (Les paradis perdus, Les mots bleus, La dolce vita) dont l’énorme succès vont faire du chanteur le pilier du label Motors. En 1975, Dreyfus fonde l’entreprise “Francis Dreyfus Music” (FDM) qui regroupe ses activités d’édition et de production phonographiques.

En 1976, Jean-Michel Jarre compose son ovni instrumental : “Oxygène”. Ne trouvant pas d’autres labels prêts à risquer de sortir son disque, Jarre se tourne en désespoir de cause vers Dreyfus qui tente le coup. On connait la suite… 12 millions de copies vendues dans le monde. En 1978, Dreyfus fonde une nouvelle maison de disques, les “Disques Dreyfus”, presque exclusivement pour son nouveau protégé.

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En 1979, Dreyfus se charge de la production du spectacle de La Concorde alliant musique, projections d’images, feux d’artifice … Le concept de méga concert est né. Il produira également la tournée en Chine (1981), puis les concerts uniques de Houston (1986), Lyon (1986), des Docklands (1988), tous des projets financièrement très risqués mais compensés par une importante couverture médiatique qui assure la vente des disques.

“Ce que j’admire en lui, c’est qu’il est un aventurier dans tous les sens du terme. Il a un côté latin et fou furieux… (…) Je pense que Jarre est un artiste extrêmement important, il va le rester des années. Il n’en est qu’au commencement…”

A la fin des années 80, Dreyfus va réduire progressivement son implication dans les projets de Jarre pour développer son entreprise. Il monte les labels “Dreyfus Jazz”, en 1991, qui regroupera les plus grands du moment (Philip Catherine, Richard Galliano, Eddy Louiss, Michel Petrucciani, Jean-Michel Pilc, Marcus Miller…), et “Dreyfus Records Inc.”, en 1993, pour développer son accès au marché américain.

En 2002, Jarre quitte Dreyfus fâché, après 30 ans de vie artistique commune. Les deux hommes ne se réconcilieront qu’en 2010 peu avant le décès du producteur. Le compositeur lui dédiera sa compilation “Essentials & rarities” l’année suivante.

JMJ : “Le choix des morceaux a été fait simplement en pensant aux moments passés ensemble en studio, en voyage ou lors de mes concerts quelque part dans le monde. Ils représentent pour moi l’essence de ce parcours personnel, d’amitié et de musique partagé… Ma musique n’aurait sans doute pas été la même sans la présence de Francis, ni celle d’Hélène, son épouse, à mes côtés pendant ces années.”

Site officiel : http://www.disquesdreyfus.com/

::Participations aux albums::

  • Tous entre Deserted Palace (1973) et Sessions 2000 (2002) en tant qu’éditeur (Editions Francis Dreyfus et Francis Dreyfus Music), mais seulement à partir d’Oxygène (1976) en tant que producteur phonographique (Disques Motors et Disques Dreyfus)

::Participations aux concerts::

  • 1979 – Paris, bleu blanc rouge (La Concorde)
  • 1981 – China Tour
  • 1986 – Rendez-vous Houston
  • 1986 – Rendez-vous Lyon
  • 1988 – Destination Docklands (Londres)

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